La petite histoire derrière la grande

Naissance d'un livre : 349 732 mots, 127 pages, 2 ans d'écriture

Rhétorique des Corps perdus - 4,99 euros - Version numérique

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Le 29 novembre 2018, vers 23h30, j'écrivais le mot "FIN "en bas des 127 pages de mon 4ème roman, Rhétorique des Corps perdus. Et dans la seconde qui a suivi, j'ai éclaté en sanglots, littéralement submergée d'une émotion intense et confuse, que j'ai beaucoup de mal à expliquer encore aujourd'hui.

L'Avant Rhétorique

Rhétorique des Corps perdus est mon 4ème roman. Les trois autres ont été auto-édités et sont toujours disponibles sur les différentes plateformes Amazon et iTunes, aussi bien en version numérique qu'en version papier. Ainsi, L'Ange noir - Parenthèse nocturne, et Garmente, une série policière de deux tomes, ont vu le jour, il y a quelques années.

Ce n'était donc pas la première fois que j'écrivais le mot "FIN" en bas d'un livre. Mais, ce soir-là, je ne me rappelle pas d'avoir vécu auparavant quelque chose d'aussi bouleversant.

J'ai eu le sentiment de m'être délivrée de quelque chose qui m'avait "pesé" pendant ces deux dernières années. Un accouchement long et douloureux. Je ne vais pas être très originale en écrivant que l'écriture est pour moi une véritable épreuve.

L'hésitation

“Ecrire est difficile, parce qu'on est toujours dépassé par son livre.” Jean d'Ormesson - Entretien avec Pascale Frey - Janvier 1994

En lisant un article dans le journal 20 minutes au mois d'octobre 2018, j'ai appris que Librinova, une plateforme d'auto-édition, organisait un concours pour mettre en lumière certains auteurs auto-édités et leur permettre d'être repérés par des maisons d'édition de renom.

Le Prix des Étoiles 2018 rassemble parmi les membres du Jury, des agents littéraires confirmés, des chroniqueurs et l'écrivaine Agnès Martin Lugand comme Présidente du Jury. Si ce nom ne vous dit rien, sachez juste que cette jeune femme, en 2013, était elle-aussi auto éditée : son premier roman, Les gens heureux lisent et boivent du café, fut vendu sur Amazon à 0,99 euros en version numérique. Son roman a fait un tel tollé, qu'il a été repéré par les éditions Michel Lafon. Et aujourd'hui, elle a trouvé son public puisqu'elle en est à son 6ème roman depuis son aventure sur Amazon.

Le Vendredi 30 Novembre dernier, à minuit moins le quart, après de longues semaines d'hésitation, j'ai cliqué sur la touche "Envoyer" sans vraiment y croire. Le serveur de Librinova a englouti mon quatrième roman, 349 732 mots, 127 pages, 2 ans d'écriture en quelques secondes. Ce soir-là, si je l'avais posté à minuit et une minute, il aurait été trop tard pour que mon roman participe au concours.

Publication, diffusion et réception : patati, patata, abracabra

Mon 4ème roman se trouve donc propulser sur les plus grandes plateformes numériques deux jours après. C'est presque indécent de voir avec quelle rapidité la chose est faite, tant j'ai moi-même passé du temps à faire cela quelques années auparavant quant je faisais tout toute seule en auto-édition.

J'ai la chance inouï d'être toujours suivie sur les réseaux, malgré mon virage musicienne à écrivain. Certains fans n'ont d'ailleurs pas suivi. Je le comprends et je ne suis pas rancunière. En France, un artiste ne peut appartenir à différents corps : on est soit chanteur soit écrivain soit autre chose, mais jamais tout à la fois. Avouons que c'est déroutant le port de multiples casquettes. J'assume mes choix, consciente d'avoir "perdu" une partie de mes fans.

Heureusement pour moi, j'ai un lectorat qui suit, qui guette et qui réclame. C'est une source constante d'inspiration mais aussi de remise en question. Je tiens à ce que les lecteurs me fassent par de leur ressenti après leur lecture. Car toutes les critiques, telles qu'elles soient, font partie de l'apprentissage. Car écrire, donner à lire, sont des exercices complémentaires : je n'écris pas pour moi mais bien pour d'autres yeux.